Qu’est ce qui nous manque pour être complet, pleinement heureux ?
Lorsque j’attribue mon désordre intérieur à un problème extérieur, je mélange les pièces de mon puzzle avec celui des autres.
Occupons-nous chacun de notre propre puzzle, même si pour l’instant il ne ressemble pas à grand-chose !
Pensons aux petits enfants. Nous avons appris avec plus ou moins de patience qu’une pièce carrée ne rentrait pas dans le trou rond ni dans le triangle.
Ne perdons pas notre temps à essayer de placer les pièces venues d’un autre puzzle dans le nôtre, en forçant des espaces où elles ne peuvent pas s’encastrer parfaitement !
Et n’essayons pas non plus de compléter avec insistance le puzzle de notre voisin avec les pièces du mien.
Restons chacun dans nos affaires !
Et puis, avez-vous déjà vu quelqu’un poser du premier coup les pièces au bon endroit? Ralentissons. Observons attentivement chaque pièce avant de la placer : c’est ce qu’on appelle l’investigation.
Ensuite, choisissons la facilité :
Commençons par les coins puis posons les bords !
C’est ici comme dans un vol d’étourneaux : Les oiseaux du centre n’ont aucune visibilité. Ce sont ceux qui sont en périphérie, en contact avec les informations extérieures qui dirigent le vol. Travaillons sur ce que je me dis dans les interactions avec l’autre. « Juger mon voisin », c’est observer avant tout, ce que je crois que l’autre devrait faire ou ne pas faire pour détecter les rouages intérieurs aveugles qui se mettent en route avec innocence en fonction de mes croyances.
« La marge, c’est ce qui fait tenir ensemble les pages d’un livre » comme disait Jean-Luc Godard : « Grâce à la marge on peut aller un peu plus en pleine page. Elle permet de tenir ensemble les pans d’une œuvre dont le chaos apparent produit une cohérence surprenante. »